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Les spécificités de la reconversion dans la fonction publique

Si tu es enseignant et que la perspective de te reconvertir dans la fonction publique t’interpelle, cet article est conçu pour
répondre à tes questions. Nous allons examiner les spécificités de la reconversion dans la fonction publique, en mettant l’accent sur les défis particuliers et les peurs internes qui peuvent entraver ce processus.

1) Les spécificités de la fonction publique

2) Les peurs spécifiques liées au cadre de la
fonction publique


1) Les Spécificités de la Fonction Publique

Lorsqu’on aborde la reconversion en tant qu’enseignant, il est essentiel de prendre en considération les spécificités de
la fonction publique. En effet, l’
Éducation nationale est un service géré par l’État et donc les dispositifs de mobilités sont encadrés par des décrets et fonctionnent différemment par rapport au salariat. Ces dispositifs sont gérés par des décrets qui sont publiés chaque année et qui en définissent les modalités.

 Voici quelques points clé à garder à l’esprit concernant deux types de dispositifs pouvant intervenir dans la reconversion des enseignants. Il s’agit d’une part, des modalités concernant la formation avec le congé de formation et l’utilisation du Compte Personnel de Formation (CPF). D’autre part, cela concerne également les dispositifs d’anticipation des reconversions.

A) Les dispositifs de préparation à la reconversion et de formation

  • Le congé de formation : les enseignants souhaitant se reconvertir peuvent demander un congé de formation à l’administration, pouvant aller jusqu’à 3 ans. La première année est rémunérée à 85% du salaire brut, mais il faut noter qu’une fois le congé accordé, le bénéficiaire doit travailler trois fois la durée du congé pour l’État.
  • Le CPF (Compte Personnel de Formation) : le financement des formations peut être assuré par le CPF, mais dans la fonction publique, son utilisation nécessite une autorisation préalable et le passage de la demande devant une commission. De plus, le CPF est plafonné à 150 heures, équivalent à environ 2 200 euros. La plupart du temps, les enseignants préfèrent utiliser leur propre argent afin de financer leur formation pour des raisons de praticité et de rapidité.

B) Les dispositifs de préparation à la reconversion et de départ soumis aux contraintes budgétaires et aux obligations de service

Les contraintes budgétaires impactent les demandes de congé de formation et de rupture conventionnelle. Ainsi, il est demandé d’apporter des preuves du sérieux de votre demande pour ces deux dispositifs.

Une autre spécificité de la fonction publique concerne les obligations de service. La disponibilité, lorsqu’elle n’est pas de droit peut être refusée pour « obligations de service » notamment si vous êtes sur un poste peu demandé ou si vous êtes dans un département déficitaire.

Enfin, une particularité de la reconversion dans la fonction publique est la possibilité d’une mobilité en interne grâce au détachement. Ce dispositif permet de changer de ministère ou de poste pour une durée d’un an. Après cette période, vous pouvez choisir de rester ou de retourner dans votre ancien corps de métier. Il faut savoir que ce dispositif est réservé aux postes de catégories A et aux enseignants qui travaillent dans le public. Il est nécessaire pour cela de postuler directement sur des offres présentes sur des plateformes comme place de l’emploi.com. Des structures qui embauchent via le détachement : le CNED, le Greta, les collectivités territoriales … 

L’obligation de service, les contraintes budgétaires, la mobilité interne et les dispositions spécifiques concernant la formation font partie des spécificités de la reconversion dans la fonction publique. Après avoir exploré les particularités liées à la fonction publique, passons à la deuxième partie de cet article : les peurs et les blocages internes auxquels les enseignants peuvent être confrontés lors de leur reconversion.

2) Les peurs et les blocages internes liés au fonctionnariat

La reconversion professionnelle, bien que courageuse, peut être accompagnée de peurs et de blocages internes. Dans la fonction publique, les enseignants doivent faire face à des contraintes particulières liées à la perte de ce statut qui entraîne la perte d’avantages conséquents : la fin d’un salaire régulier et d’un emploi « à vie ». Cela fait écho directement aux besoins primaires de l’individu de sécurité. Voici plusieurs illustrations de ces peurs et de ces blocages :

A) La peur de l'inconnu

L’éducation nationale peut être considérée comme une prison dorée : le statut de fonctionnaire (salaire régulier, et avantage liés à l’emploi) décourage les enseignants à prendre le risque de passer à une situation plus instable. Passer d’un environnement familier à quelque chose de totalement nouveau peut être effrayant. Cependant, n’oublions pas que chaque expert a été, un jour, débutant, mais la curiosité et l’apprentissage constant t’aideront à te sentir à l’aise dans ta nouvelle voie.

Cette peur est en lien direct avec notre besoin de sécurité financière : pouvoir assurer un niveau de vie confortable à son foyer, pouvoir payer les études de ses enfants. Il est important de comprendre sa relation à l’argent et son implication dans la reconversion (formation, capital de départ pour une entreprise, matelas de sécurité …). Il est intéressant également de se questionner concrètement sur ses besoins en termes de salaire minimum acceptable (afin de payer toutes ses charges) et de salaire idéal.

Cette question de la sécurité financière est un aspect qui est travaillé en séance de coaching selon les besoins. .

B) La remise en question de l'identité professionnelle

Bien souvent, les enseignants se sentent très tôt appelés par la vocation de l’enseignement. Dès le plus jeune âge certains enfants veulent devenir maître ou maitresse d’école. Si la direction de l’enseignement vient plus tard, on peut toutefois dire que c’est un métier de passion. Ton métier est une partie intégrante de ton identité, tu enseignes avec ta personnalité, avec ton âme. Accepter un changement peut sembler comme perdre une part de toi, des années de vécu et d’expériences qui peut être mal vécu pour certains. Il est intéressant de noter qu’au contraire tes expériences d’enseignant viendront enrichir ta nouvelle carrière plutôt que de la définir. La reconversion, c’est un processus, la continuité de ta carrière.

Les enseignants ont souvent la croyance de ne savoir qu’enseigner. Cette pensée vient de la vision portée par la société de l’enseignement comme un don, une compétence innée et implicite. Cependant, il est clair aujourd’hui que ce n’est pas le cas, l’enseignant développe tout au long de sa carrière des compétences de communication, de gestion du temps, d’organisation et des qualités professionnelles d’écoute, d’empathie qui sont très recherchées dans le monde du travail aujourd’hui.

C) La peur de l'échec

C’est une peur transmise dès le plus jeune âge, notamment par l’école. Même si la tendance est en train de changer, les changements prennent du temps. La peur de ne pas réussir dans un nouveau domaine est naturelle, mais on oublie souvent qu’il est normal de ne pas réussir du premier coup. Un exemple marquant, c’est celui du jeune enfant qui apprend à marcher. S’il abandonnait dès la première chute, nous serions tous à nous déplacer à quatre pattes. C’est la conception même de l’échec qui devrait être revue comme une occasion d’apprendre et de grandir.

« Il n’y a pas d’échecs, il n’y a que des adaptations » Charlotte the Moonways’place

Dans le processus de reconversion, le plus important, c’est la transformation que vous allez vivre plus que le résultat final.

D) L'opinion de son entourage

Les opinions et attentes des autres personnes peuvent être stressantes, notamment avec l’entourage proche, la famille. Lorsqu’on annonce à sa famille notre désir de nous reconvertir, il ont tendance à s’inquiéter pour nous, à nous transmettre leurs propres peurs. Parfois, on peut sentir qu’on doit suivre un chemin spécifique dans la vie, comme choisir un travail stable, en raison de la loyauté envers nos parents qui ont payé nos études. Mais rappelle-toi que c’est ta vie et ta carrière. Fais confiance à ton intuition et concentre-toi sur ce qui te passionne. Lorsque tu auras trouvé ce qui te passionne et te fait vibrer, tu auras plus de facilités à le transmettre aux autres et à les rassurer.

 

 

La reconversion dans la fonction publique avec toutes ses spécificités peut être une aventure effrayante de prime abord. En comprenant les particularités de la fonction publique et en surmontant les peurs internes (la peur de l’échec, la peur de l’inconnu, la perte de l’identité professionnelle et la peur de l’opinion des autres), tu peux franchir avec succès cette étape vers une nouvelle carrière enrichissante. Parfois, on peut ressentir le besoin d’échanger et de se faire accompagner dans ces démarches complexes, et c’est tout à fait justifié. N’hésite pas à me contacter si tu as des questions sur le sujet.

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